Hadja Aissatou Diouldé Bah, jeune apprentie vitrière qui défie les stéréotypes de genre

Hadja Aissatou Diouldé Bah, jeune apprentie vitrière qui défie les stéréotypes de genre

Découvrez Hadja Aissatou Diouldé Bah, jeune Guinéenne de 18 ans, qui défie les normes de genre en se formant à la vitrerie à Conakry. Son parcours inspirant brise les stéréotypes sur les métiers masculins.

Mécanique, soudure, électricité, vitrerie et tant d'autres… de plus en plus de jeunes filles ou femmes se lancent dans ces métiers traditionnellement exercés, au sein de la société guinéenne, par des hommes. Parmi ces Guinéennes qui s’engagent dans ces secteurs, longtemps perçus comme exclusivement masculins, il y a Hadja Aissatou Diouldé Bah, une apprentie vitrière à Conakry.

Âgée de 18 ans, elle se forme depuis quatre mois dans un atelier de vitrerie, situé au quartier Cosa, sur la transversale qui mène au carrefour Kofi-Annan - Nongo Contéyah, dans la banlieue de Conakry. Connue sous le surnom de « 2 Bah », ou encore « Seconde chance», elle incarne une génération de jeunes filles prêtes à s’affranchir des normes genrées pour tracer leur propre voie professionnelle. « Je viens d’une famille très modeste. J’ai été scolarisée tardivement, puis j’ai abandonné l’école après avoir échoué à l’examen d’entrée en 7e année. Ne voulant pas rester inactive, et souhaitant aider ma mère financièrement, j’ai choisi d’apprendre la vitrerie. C’est un métier qui, dit-on, peut rapporter, mais surtout, il m’a toujours passionnée », explique-t-elle.

Outre l’intérêt économique, la jeune femme évoque une troisième motivation : celle de « faire différemment », de démontrer que les femmes sont tout aussi capables que les hommes dans les métiers dits techniques.

Un apprentissage semé d’embûches

Son choix n’a pas été immédiatement accepté par son entourage. Sa mère, dans un premier temps opposée à cette ambition, l’avait plutôt inscrite dans un atelier de couture. Une expérience écourtée au bout de deux semaines. « Je n’y trouvais aucun intérêt. C’est grâce à ma tante, chez qui je vis, et à mon cousin que j’ai pu convaincre ma mère », indique t-elle.

Même son formateur, maître Baldé, s'est montré initialement réticent. Ce n’est qu’après plusieurs sollicitations que la jeune femme est finalement admise dans l’atelier. Aujourd’hui, il ne tarit pas d’éloges à son encontre. « C’est une élève sérieuse et motivée. Elle apprend vite et cherche toujours à se rendre utile, même sur les chantiers les plus exigeants. Je suis convaincu qu’elle réussira », confie-t-il.

Mais au sein de l’atelier, l’insertion n’a pas été immédiate. Seule femme au milieu d’une dizaine de garçons, Hadja Aissatou a dû faire face aux moqueries, aux remarques sexistes et à l’isolement. Lire la suite ici.