Référendum du 21 septembre : des électeurs partagés entre satisfaction et impatience à Conakry

Les populations du Grand-Conakry, à l’instar de leurs concitoyens du reste du pays, étaient appelées aux urnes ce dimanche 21 septembre 2025 pour voter au référendum sur l’adoption ou non de la nouvelle Constitution, proposée par le régime militaire au pouvoir depuis septembre 2021. Dans l’ensemble, la journée a été marquée par le calme et la sérénité. Si, par endroits, les citoyens ont voté dans la discipline sans incident majeur, d’autres ont déploré le retard dans l’ouverture de certains bureaux de vote.

À Bailobaya Centre, dans la nouvelle commune de Kagbelen, le scrutin s’est déroulé sans heurts. Les habitants du quartier, inscrits au centre Hafsa, ont voté dans la tranquillité. Plusieurs électeurs, sortant des urnes, ont exprimé leur satisfaction.

Interrogé à sa sortie, Dr Mamadou Malal Barry a affirmé avoir voté sans difficulté . « Vraiment, ça s’est très bien passé. Il n’y a pas eu de problème. Je suis entré, j’ai voté calmement et je suis ressorti aussitôt. Je n’ai pas fait beaucoup de temps. Parce que si tu as tout dans ta tête, tu es tranquille. Mais si tu ne sais pas ce que tu votes, là tu risques de te mettre dans des difficultés. Je suis content d’avoir voté, parce que cette Constitution, je l’ai lue et j’ai compris tout ce qui est dedans », a-t-il indiqué.

Mariama Ciré Diallo s’est aussi réjouie d’avoir accompli son devoir civique. « Je suis très contente. J’ai trouvé peu de monde et j’ai pu voter rapidement sans problème. Je suis fière d’avoir participé à ce processus », a-t-elle confié.

Alpha Alsény Barry, président de bureau de vote au centre Hafsa, a rassuré quant au bon déroulement du scrutin. « On a reçu les derniers kits ce matin. À partir de 7h30, nous avons ouvert le bureau. L’affluence était forte au début mais grâce à une bonne organisation, tout s’est passé dans le calme. Les agents de sécurité étaient présents. Quand on regarde le registre, on est à peu près à 40% de votants déjà vers 13h », a-t-il précisé.

À Tombolia Plateau 2, en revanche, les électeurs se sont heurtés à des retards dans l’ouverture de certains bureaux de vote. Au centre Saint David, dans le secteur Savonnerie, plusieurs citoyens, alignés depuis tôt le matin, n’avaient toujours pas pu voter alors qu’il était 9 heures passées.

Fatou Keita, arrivée à 5 heures, n’a pas caché sa frustration. « Depuis qu’on est ici, rien ne change alors que les gens sont mobilisés. Ailleurs, on a commencé à voter. Nous sommes venus très tôt pour voter et ensuite vaquer à nos occupations, mais jusqu’à présent cela n’est pas possible », a-t-elle regretté au moment de notre passage dans ce bureau de vote.

Même constat chez Lamine Camara, un vieil homme, rencontré sur place. « Nous constatons une négligence des autorités locales. Nous sommes là depuis 5 heures, mais les bureaux ne sont toujours pas opérationnels. Nous voulons juste voter et rentrer », a-t-il renchéri.

Un autre électeur, sous anonymat, a abondé dans le même sens : « Depuis 6 heures je suis là, mais je n’arrive toujours pas à voter. Le processus n’a pas démarré ici alors qu’ailleurs, il est lancé depuis longtemps. Cette manière de faire nous fatigue. Regardez ces personnes âgées et ces femmes enceintes ».

Amadou Camara, chef du secteur Savonnerie, a justifié ce retard par des problèmes logistiques et l’absence de certains membres des bureaux de vote. « Jusqu’à présent, deux bureaux ne sont pas opérationnels parce que leurs membres ne sont pas arrivés. Nous avons alerté la commune qui a promis d’envoyer des suppléants, mais ce n’est pas encore fait. Imaginez que quelqu’un vienne très tôt à 6 heures et soit dépassé par un autre arrivé à 8 heures, parce que son bureau n’est pas ouvert », a regretté ce responsable local.

Vers 10 heures, les bureaux déjà installés ont finalement démarré les opérations. Abdoulaye Camara et Fousseni Kaba, parmi les premiers votants, ont exprimé leur satisfaction d’avoir accompli leur devoir, au centre Saint David qui compte 3 257 électeurs répartis dans 7 bureaux de vote.

À l’école primaire Abraham Lincoln, dans la commune de Matoto, la sérénité a été constatée. Avec deux bureaux de vote, le centre a accueilli de nombreux électeurs, même si la mobilisation y semblait faible. « Ça se passe très bien, nous n’avons aucune difficulté. Les électeurs viennent petit à petit », a témoigné un membre de bureau de vote.

En revanche, au centre Saint Thérèse de Bambéto, les responsables ont signalé l’absence du procès-verbal, un document essentiel devant contenir les données recueillies dans les bureaux de vote.

Dans l’ensemble, la journée de vote s’est déroulée dans le calme dans le Grand-Conakry.

Djenaba Diakité